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Jacques Kebadian

Assistant de Robert Bresson de 1965 à 1969, auteur d’un film autour de Trotsky (1967), Jacques Kebadian a su marier à sa pratique de cinéaste documentaire un engagement contestataire maintenu au cours des années. Membre de l’Atelier de Recherche Cinématographique (collectif de cinéastes militants, libertaires, proches de la psychothérapie institutionnelle et de la clinique alternative de La Borde, qui ont filmé les luttes de 68) dans les années 1967-69, puis de l’éphémère collectif Eugène Varlin, il réalise par la suite de nombreux films liés à la mémoire arménienne (Que sont mes camarades devenus, Mémoires arméniennes), aux luttes des familles africaines sans papiers (D’une brousse à l’autre, 1998), à la littérature incandescente de Pierre Guyotat ou à la marche des zapatistes au Mexique (La Fragile Armada, 2005, co-réalisé avec Joani Hocquenghem), qui connaissent de beaux succès critiques.

Albertine, le souvenir parfumé de Marie Rose

de Jacques Kebadian et du Collectif Eugène Varlin (1972, 25 min)

Comédie insolente et antiautoritaire, entre fiction et documentaire. « Albertine », film-manifeste de l’insurrection de la jeunesse et des désirs, raconte l’histoire d’une adolescente en rébellion contre l’école, la famille rance, la religion et met en scène des jeunes gens qui revendiquent leur droit à une sexualité sans entraves et le droit à l’avortement pour les mineures.

Trotsky

de Jacques Kebadian (1967, 50 min)

« C’était en 67, à Mexico sur Seine, des jeunes gens, en costumes – du 3 (ème) quart du vingtième siècle – font le pied de grue devant un pavillon de banlieue; derrière les feuillages déplumés d’un début d’hiver rôdent des voyous et leurs regards embusqués, quelques coups de feu dans un jardin de banlieue , un corps basculé sur un petit pont et voici, la première tentative d’assassinat de Trotsky .

Une contre-plongée, 5 ou 6 voix scandent des slogans ; un talus en guise de terril, une cimenterie désuète, un squelette métallique figurent le capitalisme ; des drapeaux rouges masquent et démasquent l’orateur, et voilà que de ces bribes suburbaines, puis de deux tribunes rudimentaires, l’une surmontée d’une photo de Trotsky, l’autre dominée par une photo de Staline, surgit le réel de la révolution russe.

Ce n’est pas un, mais des orateurs, qui haranguent, et jouent les discours de Trotsky : les jeunes et beaux exégètes livresques du trotskisme qui, fumant clope sur clope, compulsent et déclament des livres autour d’une table assez souterraine pour être crue clandestine.

Les fictions lyriques et minimalistes, les archives de la révolution russe, et les films soviétiques, films notoires, films cultes, sont traitès sur un pied d’égalité.

Chacun se repasse et endosse le manteau, en l’occurrence la veste de cuir, du révolutionnaire ; la révolution est en chacun, chacun en porte le verbe, elle est multiple, plusieurs et tous. » Franssou Prenant

Avec Patrice Chéreau, Marcel Maréchal, Marcel Bozonnet, François Lafarge, Françoise Renberg, Guy Hocquenghem, Joani Hocquenghem, Pierre-William Glenn, Mic Andrieu, Walter Bal.