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Le collectif Le Rencard invite le peuple qui manque

Projection au
Cinéma Le Nouveau Latina

15 octobre 2009, 22h

En présence de Stéphane Marti

 

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Tongues Untied
de Marlon Riggs
 (1990, 55 min)

 

marlon-riggs-tongues-untied-1.png« Des hommes noirs aimant des hommes est l’acte révolutionnaire », est-il dit dans « Tongues untied » (Langues déliées), chef-d’oeuvre réalisé en 1990 par le cinéaste, poète, et activiste afro-américain Marlon Riggs mort du sida en 1994, et figure phare du new black queer cinema. Il y est question de l’appartenance à l’identité noire et à l’identité gaie et de la difficulté de se représenter dans une expérience qui est pensée comme contradictoire. Les personnages de Tongues Untied se trouvent tous exilés d’eux-mêmes. Une des voix du film dit ainsi : « J’étais un homme invisible, je n’avais ni ombre, ni substance, ni place, ni histoire, ni reflet ». Dans ce film à la beauté incantatoire, variation sur le thème du silence  et de l’agir, il encore question de la colère non exprimée, de cette humanité dont l’injure cherche à déchoir, et de la mort sociale qu’engendrent le racisme et l’homophobie de la société américaine. Les récits qui s’entrecroisent, entremêlés à des poèmes d’Essex Hemphill, Steve Langley, Alan Miller, des chansons de Nina Simone ou de Roberta Flack, de performances rap issues des subcultures des ballrooms et du voguing, s’affranchissent du mutisme, tissant une communauté d’expérience et une communauté d’action.

 

Précédé de
Alléluia
de Stéphane Marti (2008, 7mn)

Alléluia« Alléluia : une des plus belles prières du monde ; un texte troublant de Leonard Cohen qui vacille entre sacré et profane, évoque douleur, lascivité et amour charnel perdu ; une chanson voluptueusement psalmodiée par Jeff Buckley, un ange/interprète à la grâce inouïe et, l’infini désir d’y faire correspondre mes propres rituels d’images. »
Stéphane Marti
Stéphane Marti a fait du cinéma expérimental le lieu d’invention d’une pratique filmique baroque et flamboyante. Cinéaste majeur d’une des tendances les plus importantes du cinéma expérimental français née dans les années 70 proche de l’art corporel: « L’Ecole du corps », où se mêlèrent identités troubles et fastes rituels d’un imaginaire homo érotique, ciselés par le super-8 qui allie  splendeur visuelle à l’indépendance artistique et contre-culturelle.

 

Informations pratiques:

Le Nouveau Latina 20, rue du Temple, 75004 Paris
https://www.lenouveaulatina.com/

Programmation: Aliocha Imhoff & Kantuta Quiros