Lundi 14 octobre 2013

Afrofuturisme : fictions spéculatives et histoires du futur

Le Cinématographe, Nantes
20h30
 
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The Last Angel of History – John Akomfrah & The Black Audio Film Collective – GB, 1995, courtesy de l’artiste
 

En présence de Kantuta Quiros (commissaire)

John Akomfrah & The Black Audio Film Collective  The Last Angel of History (GB, 1995, 45min, VOSTF)

They say that History repeats itself. 
But History is only his story
You haven’t heard my story yet
My story is different from his story
My story is not part of History
Because History repeats itself 
but my story is endless
And never repeat itself (…)
I’m more part of the Mystery
Wich is my story

(Sun Ra)

« Proto-théorisé » dès les années 1950-70 par des musiciens tels que Sun Ra ou George Clinton, et, depuis, dans les années par 1990,  par des théoriciens (Kodwo Eshun, Greg Tate, Mark Dery),  et auteurs de science-fiction (Samuel R. Delaney, Octavia Butler), l’afrofuturisme a été mis de nouveau à l’honneur dans le cadre d’expositions, telles que récemment, au Studio Museum of Harlem, The Shadow Took Shape (2013-2014) ou à Arnolfini, Superpower: Africa in Science Fiction (2012), revivifié par l’émergence d’un corpus cinématographique de Sci-fi africaine  et de travaux d’artistes.
Tout au long de l’histoire moderne, l’Afrique, comme “fiction géoesthétique”, a été construite par les discours coloniaux comme anhistorique. Aujourd’hui, qu’elle continue d’être régulièrement pensée comme allochronique, elle demeure l’objet de projections chronopolitiques. L’Afrofuturisme comme philosophie de l’histoire ne s’intéresse pas tant à inverser cet archétype (reconstruisant une archéologie du passé et une histoire pour l’Afrique et sa diaspora) mais choisit délibérément l’avenir comme site pour l’agir historique. Revenant sur l’histoire de l’afrofuturisme, le film The Last Angel of History  (1995) du collectif londonien Black Audio Film Collective et cinéaste John Akomfrah propose une mythologie de l’avenir créant des liens entre la culture noire, la musique, l’exil et la conquête spatiale africaine, l’histoire prospective. Cet essai cinématographique, pose l’utopie spatiale et temporelle, la science-fiction à la fois comme alternatives pour les Africains et la diaspora et comme métaphores de l’expérience « afropolitaine » des déplacements forcés, des migrations et de l’aliénation culturelle.
Ainsi que le rappelle Kodwo Eshun, « en créant des complications temporelles et des épisodes anachroniques qui perturbent le temps linéaire du progrès, ces futurismes ajustent les logiques temporelles qui condamnent les sujets noirs à la préhistoire. Chronopolitiquement parlant, ces historicités révisionnistes peuvent être comprises comme une série de puissants futurs en concurrence qui infiltrent le présent à différents niveaux. ». Kantuta Quiros et Aliocha Imhoff

Carte blanche à Aliocha Imhoff & Kantuta Quiros, dans le cadre de la manifestation Mille ans d’histoire non-linéaire, des séances Contrechamp du Cinématographe et du séminaire L’artiste en historien, proposé par Kantuta Quiros à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Nantes Métropole, à l’invitation d’Emmanuelle Chérel.

Le CinématographePlan
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