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LE MASTER RÉCITS ET EXPERIMENTATION – NARRATION SPECULATIVE / ERG
INVITE LA PLATEFORME CURATORIALE: « LE PEUPLE QUI MANQUE » (Paris)

MARDI 24 JANVIER 2012

> CONFERENCE A L’ERG – 14h https://www.erg.be/

Procès fictifs, uchronies, reenactements – des histoires contrefactuelles réécrites par l’art contemporain

Depuis quelques années, des artistes tels que Marina Abramovic, Roberto Longo, Catherine Sullivan ou Yoko Ono, usent de la technique du re-enactment (de reconstitution d’événements connus de l’histoire) pour rejouer des performances célèbres et revisiter l’histoire de la performance. Si pour ceux-ci, cette esthétique de la reprise se limite à l’histoire de l’art comme champ de spéculation et de réécriture, d’autres artistes tels Jeremy Deller, Frédéric Moser & Philippe Schwinger, Mark Tribe, Irina Botea, ou le Center for Historical Re-enactments performent un événement historique, un discours politique, remettent en scène une archive, pour mieux révéler les impensés, les oublis, les angles morts des écritures politiques de l’histoire et en proposer de nouvelles interprétations. Reconstituer l’histoire depuis un autre site pour mieux nous en faire entendre les résonances aujourd’hui et produire des contre-récits historiques. A rebours de l’idéologie d’une fin de l’histoire, opérant de manière prospective, le re-enactement produit « l’archéologie symbolique » d’une lutte, d’une révolution, d’une guerre, d’un événement médiatique, nous rappelant que le présent est un site de production du passé et que toute archive est performative.

Simultanément, toujours dans le champ de l’art, des pratiques performancielles, empruntant de manière privilégiée des formes énonciatives se multiplient, qu’elles soient de l’ordre de la conférence-performance (Rabih Mroué, Khalil Joreige & Joana Hadjithomas, Louise Hervé & Chloé Maillet, Eric Duyckaerts), ressortissant souvent d’un tournant pédagogique de l’art (Mathilde Monnier & Jean-Luc Nancy, Andrea Fraser, Brian Holmes/Angela Melitopoulos, etc.) ou de dispositifs de paroles qui théâtralisent des rencontres publiques (Nicoline van Harskamp, Tino Sehgal, Tania Bruguera, etc.). Plus particulièrement, certains artistes (Olive Martin et Patrick Bernier, Internacional Errorista, United Nations Plaza) et cinéastes (Abderrahmane Sissako, Jean-Stéphane Bron, Marcel Hanoun), en mettant en scène des procès fictifs, utilisent une esthétique judiciaire de manière à construire des espaces verbaux spéculatifs qui ouvrent dans la sphère publique des questionnements par ailleurs impossibles à tenir. C’est sous cette forme uchronique que se déploient des fragments décisifs du moment culturel et politique contemporain.

Conférence d’Aliocha Imhoff et Kantuta Quiros

> PROGRAMMATION AU BOZAR – 20h


Jeremy Deller & Mike Figgis / Frédéric Moser & Philippe Schwinger

« Re-enactment / Refaire histoire »
  Une programmation proposée par Aliocha Imhoff et Kantuta Quiros

Mardi 24.01.2012 20:00
Palais des Beaux-Arts / Terarken

Depuis plusieurs années, un certain nombre d’artistes usent de la technique du re-enactment (de reconstitution d’événements connus de l’histoire) pour rejouer des performances célèbres et revisiter l’histoire de la performance. Si cette esthétique de la reprise se limite à l’histoire de l’art comme champ de spéculation et de réécriture, d’autres artistes performent un événement historique, un discours politique, remettent en scène une archive, pour mieux révéler les impensés, les angles morts des écritures politiques de l’histoire et en proposer de nouvelles interprétations. Le re-enactement produit « l’archéologie symbolique » d’une lutte, d’une guerre, nous rappelant que le présent est un site de production du passé et que toute archive est performative. Reconstituer l’histoire depuis un autre site pour mieux nous en faire entendre les résonnances aujourd’hui et produire des contre-récits historiques.

Frédéric Moser & Philippe Schwinger: Capitulation Project (Suisse, 2003, 21’) – en leur présence

Frédéric Moser et Philippe Schwinger font de leurs installations des lieux où se discutent les conflits, les histoires, les rapports de force qui irriguent notre contemporanéité en empruntant des méthodes propres au théâtre, dont ils sont issus, ou à un certain cinéma engagé. Capitulation Project qu’ils réalisent en 2003 durant l’invasion de l’Irak par l’armée américaine, est un reenactment d’une performance de 1970 du Performance Group de New York abordant le massacre du village de My Lai durant la guerre du Vietnam.

Jeremy Deller & Mike Figgis: The Battle of Orgreave (Angleterre, 2001, 60’)

Considérant que la mémoire collective de la bataille d’Orgreave – conflit politique et social qui opposa dans le Nord de l’Angleterre, en 1984,  les forces de l’ordre aux mineurs-, avait été détournée par les médias, Deller ouvrait en 2001 par le dispositif du reenactement un chantier de réécriture de l’histoire. Il  reconstituait cette bataille 17 ans après, en faisant appel à d’anciens mineurs et à d’anciens policiers. Jeremy Deller a été lauréat du Turner Prize en 2004 pour son installation Memory Bucket.

Une programmation proposée et introduite par Aliocha Imhoff et Kantuta Quiros.

En collaboration avec le Master Récits et Expérimentations / Narration spéculative de l’ERG.

plus d’informations: https://www.bozar.be/activity.php?id=12096&selectiondate=2012-1-24

 Remerciements : Xavier Garcia-Bardon, Fabrizio Terranova, ERG Bruxelles et Bozar de Bruxelles