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Journée de travail fermée au public
organisée par l’équipe scientifique du programme de recherche
Fabriques de l’art/Fabriques de l’Histoire de l’art (Esba TALM, Esad Grenoble-Valence, HiCSA)

le vendredi 7 novembre 2014
À l’Institut National d’Histoire de l’Art
2 rue Vivienne, Paris 2e

Artistes et curateurs invités : Mathieu Abonnenc, Kapwani Kiwanga, Otobong Nkanga, Aliocha Imhoff et Kantuta Quiros (directeurs de la plateforme curatoriale le peuple qui manque), Émilie Villez (directrice de la Fondation Kadist).

Organisatrices : Sandra Delacourt, Katia Schneller, Vanessa Theodoropoulou

Forms of absence, vidéo, Kapwani Kiwanga, 2014.

Forms of absence, vidéo, Kapwani Kiwanga, 2014.

 
Au cours des dernières décennies, les pratiques artistiques engageant – ou mettant en scène – des procédures traditionnellement employées par les chercheurs universitaires ont bénéficié d’une visibilité accrue sur la scène internationale. Alors que le rapprochement entre recherche artistique et académique acquiert une aura importante, les considérations épistémologiques et politiques qu’il implique occupent peu de place au sein des débats théoriques. Considérées de manière générique, ces incursions artistiques sur les terres traditionnelles de la recherche sont souvent indifférenciées et noyées dans un courant insipide faisant des codes de l’autorité intellectuelle un style. Aussi, cette table-ronde se propose-t-elle de mener une réflexion approfondie sur les modalités de collaboration entre universitaires, critiques d’art, commissaires d’exposition, et artistes endossant sans ambigüité le statut de chercheur. Cette réflexion suppose que soit initialement questionnée la spécificité de leurs méthodologies de recherche respectives. Une attention particulière sera donc portée à la nature des corpus constitués par les artistes invités, ainsi qu’aux modalités spécifiques d’analyse, d’interprétation et de transmission du savoir qu’ils mettent en œuvre. Cette table-ronde entend ainsi évaluer l’apport de ces pratiques au renouvellement des territoires de la recherche académique mais aussi leur participation à la redéfinition politique et économique de cette dernière. En ce sens, elle s’attachera également au capital symbolique (et réel) dont ces nouvelles pratiques de la recherche sont à la fois les productrices et les bénéficiaires. En d’autres termes, œuvrent-elles, comme leurs aînées des années 1960 et 1970, au décloisonnement des spécialisations professionnelles et au déplacement des frontières entre la production du voir et la production du savoir ? Artistes, commissaires d’exposition, critiques et universitaires engagés dans ces réflexions sont invités à débattre.
 
Les discussions de cette journée fermée au public donneront lieu à une publication qui sortira en 2015.

« Le chercheur et ses doubles » est le troisième et dernier volet du programme de recherche Fabriques de l’art/Fabriques de l’Histoire de l’art (2012-2015) dirigé par Vanessa Theodoropoulou et Tristan Trémeau. Initié en 2012, ce projet a donné lieu à un premier colloque intitulé L’artiste comme historien de l’art et organisé à l’école de beaux-arts de Tours. Y fut spécifiquement étudiée la contribution d’artistes à la réécriture critique de l’histoire de l’art moderniste et à leurs usages de paradigmes hérités d’Aby Warburg. Durant les deux années suivantes, cette réflexion s’est poursuivie à l’INHA dans le cadre du séminaire Quelle actualité pour la critique institutionnelle aujourd’hui?  Au cours de ce séminaire, des artistes, des historiens de l’art, des critiques d’art, des commissaires d’exposition et des étudiants en écoles d’art ont présenté et discuté de projets artistiques qui façonnent des récits individuels ou collectifs en s’appropriant les méthodologies des sciences humaines et sociales. Il s’agissait alors de se demander si ces pratiques constituaient un nouveau développement de la critique institutionnelle. La table-ronde qui vient clore ce programme se propose quant à elle d’interroger d’un point de vue méthodologique, épistémologique et politique les enjeux des nouvelles accointances entre le travail de l’artiste et celui du chercheur.