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DISTRIBUTION

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Roger Danel

Né en 1935, Roger Danel s’est très tôt intéressé au cinéma puisqu’il a reçu sa première caméra 8 mm en cadeau à l’âge de 17 ans et réalisé aussitôt son premier film à scénario, avec acteurs (« Le souvenir », 1952). Avant de se convertir à la vidéo numérique, il a pratiqué tous les formats argentiques, et a même été le premier cinéaste non professionnel en France à réaliser un court-métrage en Cinémascope (« Le muet », 1963). Cinéaste indépendant, il compte à ce jour plus d’une quarantaine de films. On identifie, dans sa production au fil des années, des thèmes récurrents qui alimentent autant de cycles : la mer bretonne (où P.Loti l’inspire souvent), les drames psychologiques, la revendication libertaire, la science-fiction, les intrigues policières. Il a reçu de nombreuses distinctions, notamment pour « Sunlights » (1964), « Le vent souffle où il veut » (1973), « Le muet » (1963), « Torr-e-Benn » (1990), « Last Shot » (2000), et « La Bretagne de Pitou » (2006)

Le vent souffle où il veut

de Roger Danel (1973, 14 min)

« Serti par la mélancolie et la verve corrosive du texte de Gérard Gilles, vibrante figure militante de l’antipsychiatrie durant les années 70, Le vent souffle où il veut, comme son beau titre nous le révèle, est empli des bouffées de poésie révolutionnaire de l’après 68 et de la 1ère marche de fierté homosexuelle en mai 1971, année de l’apparition du FHAR (Front homosexuel d’Action révolutionnaire). Farandoles lumineuses et insolence des slogans, libération sexuelle et insurrection des désirs, le très beau et trop méconnu film de Roger Danel, est aussi une charge contre les systèmes répressifs. » KQ&AI

La vraie vie est ailleurs

de Roger Danel (1968, 15 min, essai cinématographique)

L’idée de ce film, conçu dès mars 1967, anticipait largement les évènements de mai-juin 1968, puisqu’il avait pour sujet la révolte de la jeunesse, notamment étudiante. On peut dire qu’il a été servi à point par les évènements, ou plutôt que ceux-ci ont permis au film de voir le jour, avec des manifestants qui n’étaient pas des figurants… En 1967, le narrateur (Gérard Jeanpierre) militait dans un groupe « Recherche libertaire », auquel participait d’ailleurs Daniel Cohn-Bendit et qui éditait un petit journal du même nom. Bien entendu, l’explosion de la révolte étudiante n’a pas été sans incidence sur le contenu même du film, qu’elle a contribué à nourrir et à orienter. L’auteur s’est trouvé lui-même au cœur de l’action, tout en restant un témoin pacifique filmant les événements. Non sans difficultés, avec une caméra 16 mm amateur, dont il fallait remonter à la main le moteur à ressort. Il est arrivé par exemple que l’un des amis du réalisateur se cache dans une poubelle pour pouvoir filmer, mais, lors d’une charge de CRS, le presseur de la caméra s’est ouvert, ce qui s’est traduit par un « filage ». Ces images brouillées ont pourtant été gardées dans le montage, car elles apportent un effet quelque peu hallucinatoire. Au-delà de l’événementiel, on note que la réflexion du narrateur (Gérard Jeanpierre) s’élève remarquablement au-dessus de l’actualité et analyse en termes d’inconscient collectif la « névrose de béton » qui commençait alors à s’emparer de nos villes. Saluons cette vision prémonitoire dont on n’a pas fini, hélas, d’observer la justesse.