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« Amours, Queer et Multitude »

Nuit Blanche 2006

Dyonisos Andronis & Aldo Lee, Genesis P’Orridge / Richard Beaune / Pauline Boudry & Renate Lorenz / Dafne Boggery / Sarah G. / Michka Gorki / Maria Galindo & Mujeres creando / GAT / Girlswholikeporno / Clarisse Hahn / Gerald Marix / JohnJ♥ / Valérie Jouve / Angelika Markul / ORLAN / Arnold Pasquier / Tom de Pekin, Lionel Soukaz, Xavier Baert / Team Plastique / Chou Tung-Yen / Arnaud Valadié / Remy Yadan

Programmation : Aliocha Imhoff & Kantuta Quirós

Le 7 octobre au cinéma L’Entrepôt, Paris 14ᵉ, de 22h à 3h du matin. Cinq heures de projection autour : du Cinéma Queer, d’une tentative de figuration du concept de “Multitude”, ainsi que du cinéaste Arnold Pasquier.

#1 – 22h – 23h Zoom sur Arnold Pasquier et son travail d’art vidéo à partir de matériaux mêlés, chanson populaire, danse contemporaine, pour une évocation élégiaque autour du regard amoureux. (en présence d’Arnold Pasquier).

#2 – 23h – 0h15 Tentative d’esquisse d’incarnation de la notion de multitude, défendue par le philosophe politique Toni Négri. Cette conception d’un sujet politique composé de toutes les singularités et qui s’oppose à l’idée de peuple sera décliné autour de films poétiques et politiques à la croisée entre militance et art contemporain. (en présence de Clarisse Hahn + table de presse de la revue Multitudes)

#3 – 0h15 – 3h Projections de films Queer. (en présence de Dionysos Andronis, Tom de Pekin, Gérald Marix, Remy Yadan, Sarah.G)

 

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Lire la suite / consultez le site dédié

 

#1 Zoom sur Arnold Pasquier

22h – 23h
en présence du réalisateur

Depuis quelques années, Arnold Pasquier nous livre un somptueux travail, au travers de formats courts et de dispositifs très simples. Cette fréquentation de la petite forme s’accompagne d’un goût assumé du sentiment, toujours travaillé, au travers de films classieux, parfois plus longs, avec une préciosité et un goût du beau, volontiers aristocratiques. Comme si évoquer cette quête de l’autre et de l’amour, dont le mot est scandé sans hésitation, ne pouvait se faire que grâce à la pudeur et la splendeur d’une forme, toujours tenue, parfois glorieuse, nimbée des lumières du Sud, de la fragilité de la langue italienne et de la grâce de corps dansants.
Arnold Pasquier est danseur, auteur de documentaires, fictions contemporaines, installations multimédias, radio.

Arnold Pasquier – aurevoiretmerci (2001)
Arnold Pasquier – C’est ça, l’amour ? (2002)
Arnold Pasquier – ça, c’est l’amour (2002)
Arnold Pasquier – A l’envers (2002)
Arnold Pasquier – Enchaînés (2002) 
Arnold Pasquier – [my man] (2001)
Arnold Pasquier – Tous ont besoin d’amour [palermo] (2002)

#2 Esquisse d’une Multitude

23h – 00h15

« La multitude se compose d’un ensemble de singularités – et par singularité, nous entendons ici un sujet social dont la différence ne peut se réduire à l’identité, c’est-à-dire une différence qui reste différente. » Multitude, Michael Hardt & Antonio Négri, La découverte, 2004.

La multitude, en tant que possible acteur politique, s’oppose à l’idée uniformisante de peuple en ce qu’elle est le lieu de toutes les singularités. Traversée de toutes ses différences, le sujet politique multitudinaire ne s’articule pas seulement aux questions de la classe et de l’exploitation. Depuis le cinéma, nous avons tenté d’esquisser des incarnations, de repérer des traces de cette multitude autant dans des sujets agissants que dans des formes d’agir. Valérie Jouve capte avec une rare beauté, dans un espace pré politique, les circulations de passants, errants formant un tissu de singularité, un réseau à l’état brut, un essaim où chaque visage sera porté dans ce qu’il a de plus vivant. Une métaphore possible de la forme même de la multitude. Dans Le rêve de la vendeuse – Maman ne me l’a pas dit du groupe féministe bolivien Mujeres Creando, les femmes forment une multitude, reliées par un commun qui s’invente dans la chair imaginaire de leurs songes, nécessaire espace de repos pour fomenter leur révolte en devenir. Enfin, c’est dans XX Boys, film issu de l’Existrans 2005 (« Marche des “trans” et de celles et ceux qui les soutiennent »), que le projet politique queer s’énonce avec force dans la volonté d’échapper aux injonctions normalisantes pour maintenir, de manière polyphonique, des modes d’existence différenciés. En présence de Clarisse Hahn + table de presse de la revue Multitudes

Arnaud Valadié – Sciame / Swarm / Essaim (extrait) – 9min – 2005 – France
+ Métamorphose, extrait du spectacle Essaim, 2005
+ L’essaim se forme, extrait de conférence à Barcelone, 2005
Valérie Jouve – Grand Littoral – 20min – 2003 – France
Maria Galindo & Mujeres Creando – mama no me lo dijo – Le sommeil de la vendeuse – 10min – Bolivie
GAT (Groupe Activiste Trans) – Existrans – XXBoys – 4 min – 2005
Clarisse Hahn – Boyzone – 36min – 2000 – France

 

#3 Mouvances Queer

0h15 – 2h45
 
« Queer » signifie en anglais « bizarre, déviant » mais est aussi une injure qui désigne essentiellement les homosexuels. Dans les années 80, les gays, les lesbiennes, les trans, après avoir longtemps rejeté l’insulte queer, se la réapproprièrent et la transformèrent en motif de fierté, rejetant ainsi les politiques sexuelles intégrationnistes. À partir de ce moment historique, en vingt ans, le mouvement queer s’est très largement diffusé en un étoilement de courants artistiques et politiques, de penseurs, de théories.
Une nouvelle acception du terme ‘queer’ existe désormais qui consiste en une « critique des processus de production des identités sexuelles », construite depuis l’université américaine (Judith Butler, Theresa de Lauretis, Eve Kosofsky Sedgwick, Gloria Anzaldua, etc.) et à partir d’une relecture de philosophes français tels que Monique Wittig, Michel Foucault, Gilles Deleuze, Felix Guattari, Jacques Derrida, etc.
Un des axiomes de la théorie et du mouvement queer est que les identités sont des constructions, sociales, culturelles, non-naturelles, assimilées à force de répétition : il n’y a pas d’identité essentielle (« on ne naît pas femme, on le devient » pensait déjà Beauvoir, en 1949). Le régime politique (dans lequel se déroule ces oppressions) est alors vu comme un régime historique, relevant du bio-pouvoir « hétéro-centré et patriarcal » notamment, mais aussi en pratiquant une lecture transversale de la classe, de la race, ou encore du handicap. De nombreux films et productions artistiques naissent de ce fertile courant, discutant le genre, dans un aller-retour entre soi et le politique, et nourrissent les rêves de nouvelles corporéités. La grande majorité des films projetés sont directement issus de ce mouvement, tandis que nous prenons ici la liberté de lire ou de relire certaines œuvres au regard de cet éclairage contemporain. (en présence de Dionysos Andronis, Tom de Pekin, Gérald Marix, Remy Yadan, Sarah.G)
 

#3/1 Mouvances Queer : un autre corps est possible
« Le manifeste cyborg » de Donna Haraway, texte majeur de la théorie Queer, appelle à de nouvelles corporéités, des agencements inédits, une démultiplication des identités et des désirs. Ce programme s’en va chercher les germes et les effectivités de ces propositions aux croisées de l’art contemporain et d’un activisme queer.

Dionysos Andronis & A. Lee – Pandrogeny Manifesto – 11mm – 2006 – France
Orlan – Opération Réussie n°2 – 9 min – 1993 – France
Angelika Markul – Femme tortue – 3min41 – 2005 – France
Gerald Marix – Le corps les murs – 6min – 2005 – France
Gerald Marix – Embodied Corpses – 5min – 2004 – France
Lionel Soukaz, Xavier Baert et Tom de Pekin – Raz D’ep – 5 min – 2002 – France
Dafne Boggeri – Ash – 2min19 – 2005 – Italie
Sarah .G – John Wayne – 2min – 2006 – France
Girlswholikeporno – Love on the beach – 3min – 2005 – Espagne
& Girlswholikeporno – La Bestia – 2 min – 2005 – Espagne
Team Plastique – Hamburger, Live Footage – 3min – 2005 – Allemagne
Remy Yadan – Ecce Homo – 10 min – 2002 – France

#3/2 Mouvances Queer : énonciations de soi
Les voix vibrantes, entendues ici, souvent échos de tourments vertigineux, d’étaux identitaires ou métaphysiques, affleurent des profondeurs pour tisser de glorieuses et fragiles narrations.

JohnJ ♥ – La vie en rose – 3 min – 2004 – Japon
Chou Tung-Yen – Self-accusation – 8min – 2003 – Thaïlande
Richard Beaune – Introspection – 4min 30 – 2002 – France
Michka Gorki – Interprétations – 11min – 1975 – France

#3/3 Mouvances Queer & ciné-résistances
Que ce soit sous la forme de performances, de chansons ironiques ou de petits manifestes, les films présentés ici inscrivent leurs résistances, grinçantes, rageuses ou rêveuses, dans notre espace collectif.

Maria Galindo & Mujeres Creando – Mama no me lo dijo – Le lac – 9min – 2005 – Bolivie
Maria Galindo & Mujeres Creando – Mama no me lo dijo – La religieuse – 10min – 2005 – Bolivie
Pauline Baudry & R. Lorenz – Sometimes you fight for the world Sometime you fight for yourself – 5min – 2004 – Allemagne
Lionel Soukaz & Tom de Pekin – Fist Power (version métal) – 3 min – 2003 – France
Dafne Boggeri – Evolution – 1min40 – 2005 – Italie

 

 

Partenaires : Mairie de Paris, l’Entrepôt
Nous remercions chaleureusement Le cinéma, l’entrepôt, Pierre-Nicolas Combes, Judith Cahen, Image de la culture (Alain Sartelet), Myriapodus Films (Stephan Oriach), Galerie Frédéric Giroux, Barbara Nicolier, Toni Négri, Kael T Block, Frédéric Rambeau, Jean-Claude Moineau, Kazuko Matsushima, La Fémis, ainsi que tous les artistes.