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Françoise Janicot

Née en 1929, d’abord peintre abstraite, Françoise Janicot photographie depuis les années 1960 ses compagnons de route, les poètes expérimentaux et les performers, Julien Beck, Julien Blaine, William S. Burroughs, John Cage, Jacqueline Cahen, François Dufrêne, John Giorno, Charlotte Moorman, Esther Ferrer, Christian Prigent, Jean-Jacques Lebel, et entame un travail de performeuse dans les années 1969-70, tout en réalisant aussi de nombreux films et vidéos consacrés aux performers de la poésie sonore et tout particulièrement à la poésie de son mari Bernard Heidsieck et à ses propres performances.

Encoconnage

de Françoise Janicot (1972, 20 min)

En 1972, « Encoconnage », « passe-partout » n°9, texte composé par Bernard Heidsieck, inspire à Françoise Janicot l’une de ses principales performances.
Sur fond d’enregistrement sonore, elle enveloppe son corps d’un ruban de ficelle. Françoise Janicot met en scène l’enfermement des femmes et leur auto-libération : « L’Encoconnage, ce fut le constat de l’état dans lequel j’étais, c’est-à-dire ficelée dans mon travail d’artiste, par l’impossibilité d’être en communication. Il fallait que je montre que j’étais ficelée, complètement eue par l’existence, que ce n’était pas possible. » « La nécessité d’une image forte pour sortir de la situation difficile d’être artiste, mère et épouse à cette époque » (propos recueillis par Fabienne Dumont)
« Cette œuvre à la fois belle et angoissante symbolise, au-delà de l’auto-enfermement, l’oppression des femmes en général. » (Diana Quinby)

Les diables de Brion

de Françoise Janicot (1974, 20’)

Issue d’une Lettre à Brion Gysin, cette bande vidéo est dédiée aux incantations magiques du peintre et écrivain de la Beat Generation, Brion Gysin, inventeur avec William Burroughs du cut-up littéraire. Alors qu’en 1974, Brion Gysin se fait opérer d’un cancer à Londres, Françoise Janicot, Bernard Heidsieck, et des amis poètes et musiciens décident de lui envoyer cette lettre  » sonore « . « Réalisée sur le fameux revox A 700 d’Heidsieck, elle prononce, à plusieurs voix, s’interférant, se répondant, les nom et prénom de Gysin. Envoi au sens premier, hommage, spéciale dédicace, que dire d’autre que le nom de son destinataire, dégorgé, catapulté en un seul souffle d’énergies multiples. Pièce polyphonique, cette lettre est une partition vitale pulsée par l’amitié. Brion Gysin sut l’entendre, il eut une rémission de dix années ».
Le ressassement stroboscopique des mots, leur psalmodie infinie et la présence fantomatique du poète font de cette bande un classique de la psychédélie.

Bande son constituée par une improvisation de Françoise Janicot, Bernard Heidsieck, Laurence Lacina, Ricki Stein, Ariel Kalma (saxophone, flûte), de chats et de moog- synthétiseur.

Carrefour de la Chaussée d’Antin

de Françoise Janicot (1972, 33 min)

A partir d’un texte et montage sonore de Bernard Heidsieck, passe partout n°10 à 21

« Théâtre de la parole stupéfiant, le Carrefour de la Chaussée d’Antin fait le tour d’une société et d’une langue de consommation avec jubilation et lucidité.
Le Carrefour de la chaussée d’Antin est une des œuvres phares du poète action Bernard Heidsieck, commentée, indirectement réputée, mais encore paradoxalement méconnue, dans laquelle — comme toujours pour ce poète — le son fait sens, en interaction avec la partition. C’est pourquoi il est impossible d’imaginer présenter une telle pièce uniquement sur papier.
Bernard Heidsieck se penche sur le génie d’un lieu — le carrefour de la Chaussée-d’Antin, le quartier des grands magasins et des boulevards haussmaniens — pour en exprimer (au sens où Ponge parle d’expression) l’atmosphère sonore et signifiante (…)
Le montage, stupéfiant, donne à voir et à entendre de façon ludique et poétique une société de consommation où le vacarme du profit reste roi. »

Le carrefour de la Chaussée d’Antin est une « tentative de topographie sonore d’un point chaud de Paris », « d’arpentage argumenté d’un lieu, un carrefour, au centre de la ville, où s’entrecroisent et se mêlent, de façon complémentaire ou contradictoires, dans une sorte de « chaotique cohérence », le microcosme parisien : de nombreuses banques, des compagnies d’assurance, mais également l’opéra, des gares, des cafés, des prostituées, des boutiques. »
Ce texte est composé d’une série de citations mixées sur la société de consommation extraites des livres :
Les désillusions du progrès de Raymond Aron
La société de consommation de Jean Baudrillard
La société bloquée de Michel Crozier
La société du spectacle de Guy Debord
La vie quotidienne dans le monde moderne de Henri Lefèvre
Pièges et contradictions du présent de Jean Maillé
L’homme unidimensionnel de Herbert Marcuse
L’abondance à quoi bon ? de David Riesman
Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations de Raoul Vanegeim
Vive la société de consommation de Jean Saint-Geours
Le choc du futur de Alvin Toffler

avec la participation de René Bertholo, Renée Beslon, Alain Buffon, Suzanne Combard, Lourdes Castro, Armelle Deakin, Jean Degottex, Lola Dupuy, Antoine Esquillat, Ruth Francken, Paul-Armand Gette, Turid Gette, John Giorno, Emmanuelle Heidsieck, Charles-Hervé Heidsieck, Nathalie Heidsieck, Françoise Janicot, Lawrence Lacina, Geneviève Moubarak, Eric Ollivier, Jean-Loup Philippe, Mimo Rotella, Pierre de Russy, Dany Simon, Etienne Szabo, Marianne Szabo, Robert Tchoudoujné, Christine Tsingos / tourné en super 8 janvier –décembre 1972 transféré sur vidéo numérique en juin 2003

Portrait-Minute – A Apollinaire

de Françoise Janicot, en collaboration avec Renée Beslon (1968, 2’50’’)

Performance de Bernard Heidsieck, inventeur de la poésie-action (poésie portée par la voix et dite « debout ») et l’un des co-fondateurs en 1959 avec Henri Chopin de l’effervescente et cosmopolite « poésie sonore », l’un des courants poétiques les plus marquants de la seconde moitié du vingtième siècle, par l’usage qu’ils firent du magnétophone et l’improvisation simultanée, au micro, en direct.
« La scissure de Rolando », performance de Heidsieck, fut réalisée en 1968, en hommage à Apollinaire, à l’occasion de l’exposition Apollinaire à l’I.C.A. de Londres.

Sortie de secours

de Françoise Janicot (1987, 9 min)

Performance de Françoise Janicot réalisée lors d’un atelier mené par Nil Yalter « Médiatisation de l’art contemporain »