Pionnières du cinéma d’essai et expérimental
féministe français

Vendredi 12 octobre 2007 – 20h30
Maison Populaire de Montreuil
ENTRÉE LIBRE
 
« Le regard des femmes, on ne le connaît pas » écrivait Viviane Forrester en 1976.
Avec cette première séance consacrée aux pionnières du cinéma d’essai et expérimental féministe français, ce cycle s’ouvre par le geste inaugural porté par trois réalisatrices de « découper, déchiffrer et inventer » le monde, exauçant le souhait de ces années-là de chercher « collectivement et individuellement un langage féminin ». Simultanément aux cinéastes et collectifs qui filmeront directement les luttes des femmes, certaines tenteront d’inventer une nouvelle façon de produire des images. C’est ainsi que le regard jusque là par trop absent des femmes se déploie, venant « changer qualitativement de mots et de pensées, pour amener un contenu vraiment révolutionnaire »  à leurs films. « (…)  j’ai le désir que femmes et hommes changent. Comme commencement à une beauté autre » disait alors Danielle Jaeggi.

En présence d’Anne-Marie Faure, Michka Gorki, Danielle Jaeggi et Hélène Fleckinger (historienne du cinéma féministe des années 70)
Programmation : Aliocha Imhoff & Kantuta Quiros et avec l’aide précieuse d’Hélène Fleckinger.

 

SORCIERES-CAMARADES (1971, 10 mn) de Danielle Jaeggi
« Un film sur les femmes / Un film par des femmes / Un film pour les femmes / Avec une caméra d’homme.
Un jour des femmes verront ces images de notre triste survie et se demanderont comment nous avons pu la supporter. » (extrait) (distribution: le peuple qui manque)

 

UN GESTE EN MOI (1972, 20 mn) de Danielle Jaeggi
« (…) Entraîneuse de pères – Folle les seins en l’air – Nymphomane familière –
Hystérique toque.
Images de femmes. Elles collent de partout.
S’en débattre en connaissance de sexe. »  Danielle Jaeggi, Paroles…elles tournent !,1976
« Dans la société capitaliste, tout est basé sur l’aliénation, sur le fait que l’on existe par le regard des
autres. » (extrait) (distribution: le peuple qui manque)

 

INTERPRETATIONS (1975, 11 mn) de Michka Gorki
« L’infirmité des illusions
L’aliénation continuelle d’agressions imprévues
l’impunité d’une foule anonyme forte d’une cohésion de lâcheté
L’impuissance face à l’irrémédiable.
Maitriser ses révoltes fulgurantes
A chacun sa bêtise, bien personnelle, bien limitée. » (Extrait)
« J’ai réalisé un film dans lequel j’ai hurlé mes révoltes de femme, de comédienne aculée à la folie pour ne pas vouloir jouer le jeu de la bestialité de la société » Michka Gorki, Paroles … elles tournent !,1976 (distribution: le peuple qui manque)

MALEDICTINES de Anne Marie Faure et collectif Vidéa (1975, 14 min)
Film expérimental sur le corps féminin. Vidéo collective, vécue, filmée et montée par cinq femmes.

 

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 Textes et programmation : Kantuta Quirós & Aliocha Imhoff